A Camille, p'tite chatte de Luz

Dans Brain Magazine, Madame Luz sort de son silence, trop c'est trop. Touché. Pertinent. Désarroi. Je sors du mien, même si je fais comme nous tous: je jactais déjà sans arrêt.

http://www.brain-magazine.fr/article/news/22449-Charlie-HebdoCharlie-Hebdo-:-être-aimé-par-des-cons,-c_est-dur,-être-haï-par-des-amis,-c_est-pire

Bonjour Camille. Merci pour ce signe de vie. Entendre parler de Charlie par une source au plus près de Charlie nous fait un bien fou. Donc Merci. De nous redonner un peu d'air non vicié.

J'ai eu des instants d'effrois en m'imaginant dans ce bureau, à rigoler avec des copains avant d'être abattu, perforé comme un cour de français à ranger dans le classeur, entre deux... non d'ailleurs, après une dernière blague bien dégueu sur les radadas des milf. Mon cerveau a créé ce film intitulé "dans la tête de Charb qui va se faire buter dans 3... 2... 1".

Et la revue de presse fut navrante. Pire, sans appel. Rejeté au festival de la récup', de la folie et de la spontanéïté mal ordonnée.

Je perds espoir en attendant ce prochain numéro qui ne vient pas, j'erre sans bite dans les rues avec une feuille et un crayon et demande aux passants "s'il te plait, dessine-moi un but, j'ai pas ma dose".

Alors, je vis d'autres instants d'effrois, j'imagine les survivants regardant par le "hublot", déboussolés, eux aussi, mais à raison, par cette ambiance qui les empechent peut-être de savoir par où commencer pour continuer. J'aimerai être proches d'eux et les soutenir, accumuler leurs non-dits, leurs bafouilles, et me laisser tatouer sur le dos les culs des victimes par votre époux. Pour faire le vide de cette bile agaçante qui empeche de voir plus loin que sa mine.

Vote couple revient de loin. Ca promet des soirées tisanes bien silencieuses. Je pense à vous pendant les miennes. Aux victimes, leurs familles, les retardataires et les absentéïstes... A tout ce foutoir qui s'entrechoquent dans vos têtes entre deuils, colère, sentiment d'injustice, inconvenance du monde extérieur et j'en passe que je ne suis même pas capable de soupçonner.

Transmettez-leur nos encouragements, sil vous plait. Et à vous personnellement, bon, on ne se connaît pas, mais je vous fais l'accolade et la bise. A moins que vous n'ayez la grippe. Ou un herpès, espèce de vilaine pornophile qui me decomplexe. Merci et courage.